Je regarde ces petits faisceaux de lumière, je les entendrais presque me murmurer de partir. Mais je bois quand même, je bois à la passion adolescente de nos jours heureux. 

La musique lie mes chevilles à ce sol rempli de mensonge, lie mes mains à ce mur empli de trahison. Je relève ma tête, où suis-je, qu’ai je fais, que dois je faire encore ?

 Le serveur m’a donné son numéro. « A la plus belle », disait il. Il s’est souvenu que le DJ l’avait aussi. Je suis un alcool. A consommer avec tendresse. Enveloppe moi et glisse moi des mots doux entre les seins.  

 Sur le fil, je danse. Seule. Succession de mouvements hasardeux et nœuds dans les cheveux. Caprice d’enfant perdu à la recherche d’adultère, d’éternel et de mystère, rêve brisé par l’âge, tristesse qui se loge entre les rides, joie qui love entre les dents, je croque dans ton cou et je caresse la vie, rien ne m’effacera, rien ne m’atteindra, à part la cendre de tes pas.

Je voudrais éteindre cette cigarette sur ta main, ne plus songer à ta peau, voile fragile, ne songer qu’à moi, à ma protection, ma fade carcasse, mon petit cocon. Alors je m’écroulerai sur le sol, pour que tu m’embrasses. Je sauterai d’un pont, pour que tu m’aimes. Et je prendrai ces cachets, pour que tu m’oublies.

Je m’écrase dans cette prose insignifiante, je voudrais pleurer mais ne trouve pas de cause, je voudrais tomber mais ne trouve pas de bras, je voudrais mourir mais ne trouve pas de tombe.

 

Hier, les gens disaient que je suis belle, demain, ils diront que je suis laide d’avoir vieilli si vite, de ne pas avoir profiter assez de la passion adolescente de nos jours heureux. J'aurais aimé partir, mais je bois.

Gorgée par gorgée.

Je bois à la tristesse des jours passés.