Monstre-invisible

?

Mercredi 29 septembre 2010 à 21:50

 Fac.

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Welcome to the Jungle.

Jeudi 23 septembre 2010 à 14:09

 Il est 5 h du matin et l’alcool n’est toujours pas descendu. Dans 6 h, je me lèverai, des amis m’attendent pour déjeuner.
Je fume une clope au goût caramel, écoute Help, I’m Alive. Je sais que dans quelques heures, c’est le régime dolipranien qui s’annonce. 
Il y a 5 h, je tenais fermement à t’envoyer des sms, malgré mon état. 
Je bouge légèrement la tête quant à la nouvelle musique qui résonne. 
Le verre brisé, une des seules choses dont je me souviens. Ma destinée est de briser de beaux verres de moutarde plein d’alcool, et de sourire en pensant à toi.

Il y a Maxime, celui avec qui je fais toujours les conneries les plus dangereuses parce que c’est bon de rire et de se sentir vivant. 
Il y a Claire, cette entité romantique qui fait tournoyer sa maison comme un foutoir magnifique.
Il y a Elisabeth, cet ange dont ni mes yeux, ni mon corps se décollent, qui m’engagerait pour un strip à son enterrement de vie de jeune fille.
Il y a Mathieu, celui qui a le chic de se cuiter à la mort la veille de son anniversaire. 
Il y a Paul, qui me fait penser à toi par sa façon de rire à tout et de parler de tout. 
Il y a Thibault, celui qui se lèche le téton pour ponctuer les délires qui passent. 
Il y a les potes de Paul, qui me filent des clopes pour agrémenter ma danse.

Puis, il y a toi, au travers de ce petit écran de portable. Toi et ta voix un peu enrouée, les étoiles dans le ciel, le balcon qui n’a même pas la beauté de causer un vrai suicide. 
Je relève la tête, je vois les gens bouger en rafale, je reprends une gorgée de ce breuvage, et je souris parce que je t’imagine en face. 

Mon père se réveille pour une dure journée, je me couche bientôt. 

L’alcool dansait sous mes doigts, les verres tourbillonnaient, ma vue devenait floue, je regardais les gens avec une envie particulier, mes yeux se posaient ensuite sur mon portable en douceur, je me calais contre ce morceau de ferraille. Pour un instant, je ne parlerai plus avec entrain, je ne danserai plus follement, je me tairai pour appuyer sur ces foutues touches qui m’échapperaient des doigts, pour t’envoyer des smileys sans intérêt, pour te faire signifier que la soirée ne serait rien sans toi en arrière fond. Toi, dans ma tête, dans mon cœur, dans mes tripes. 

Je ne sais même plus comment j’ai atterri chez moi, je me souviens de Mathieu qui m’a raccompagné pour un bout de chemin, je me souviens de ma remarque « tu dois pas aller par là ? », de la sienne « Ah ouais, sûrement… », je me souviens de mon démaquillage, de la manière de marcher dans la rue, en m’arrêtant toutes les minutes parce que marcher droit, c’est pas trop pour moi, de ma façon d’observer la lune droit dans les yeux avec défi, penser que tu dors déjà, remettre cette musique, sourire, et repartir en fanfare.

Les éclats de verre ne coupent pas, l’idée est fausse. Par contre, les éclats de rire brisent le malheur en milles morceaux. Tu es mon rire, mon éclat, la lune dans le ciel, le soleil qui se lève peu à peu, le coin de lumière dans une salle sombre, les lignes que je tapote dans l’aube, ce verre d’alcool que je tiens en titubant, le regard doux que je pose sur les corps sans entrain pour les faire revivre, la chanson Let It Be des Beatles (et je t’emmerde si t’aimes pas), mes hésitations, mes envies, mes peines, mes hérésies.

J’aime bien finir une tâche. Les lettres ne font pas tâche, je me ferai une joie de ne pas m’appliquer à trouver les mots exacts. Voilà déjà 2 h que j’écris, l’envie de dormir m’est passée. Le temps passe vite quand on étale son bonheur en le faisant dégouliner des lignes, n’est ce pas ? 


N’oublie pas, tu m’amuses. Tu, ma muse. Dans moins d’un mois, on se retrouve. J’en frissonne d’avance, je veux me souler à tes mots, ingurgiter tes rires comme des shoots, engloutir toute la douceur de ce monde pour te la cracher ensuite à la gueule. Je veux que le vent me fouette le visage, fasse voler mes cheveux pour me faire reprendre conscience par moment, pour formuler des réponses claires, pour imprimer dans ma petite mémoire toutes les belles choses qui m’arriveront. 

Un je ne sais quoi a le don de me transmettre une joie sans égal. Si tu le croises un jour, remercie le de ma part, je t'en prie.


Jeudi 23 septembre 2010 à 13:57

C’est drôle comme notre relation a changé.

On se provoquait incessamment, agressifs. On mordait toujours nos recoins de cœur et de sensibilité pour se prouver que le faible, c’est l’autre. J’avais longtemps cherché un adversaire à ma taille. Quand je t’ai trouvé, toi et ton cœur déchu, toi et ton allure de salop, je me suis prise au jeu. Je ne me doutais pas du danger que tu allais représenter au départ, transformant ma vie en un vaste champ de bataille. Tous mes espoirs, tu les avais vaincus, toutes les joies, tu les avais détruites, et c’est moi qui me relevais tout de même pour te regarder en face.

 Aujourd’hui, tu étais changé. On s’est posé comme des gamins sur un banc. On parlait sans mâcher les voyelles, on regardait le ciel comme une entité supérieure, ne prenant même plus la peine de vouloir l’affronter. Nos regards plein de tendresse et de méfiance s'écrasaient sur nos joues comme des petites sucreries, ils fondaient le long de nos joues. On a même pas pris la peine de les essuyer. On parlait comme des inconnus qui se rencontrent, qui se découvrent, on riait comme des adultes qui veulent oublier qu’ils ont grandis trop vite.

Pour une des premières fois, tu me voyais comme j’étais vraiment.  J’ai laissé tomber l’armure. Tu as laissé tomber ton mouvement de recul. 

Tu m’as laissé parler. Tu regardais mes lèvres par moment. Ton regard s’est fait très tendre quand tu m’as dit que mon discours partait dans tous les sens, que je ne finissais jamais mes phrases. Je continuais de parler, en bougeant très vite les lèvres, en riant très fort de mes propres conneries, en bougeant incessamment les mains.

J’ai été prise sur le fait, tu ne m’as pas laissé le temps de marquer un silence. C’était un mouvement doux et spontané à la fois, un mouvement en avant trop rapide pour pouvoir se préparer à dégainer. Ton baiser m’a surprise, je ne m’y attendais pas. Il m’a désarmé d’un coup, mis à nue.  

 

Jeudi 23 septembre 2010 à 13:33

 Silence.

 On reprend ?

 On courre après nos espoirs pourris, on les attrape haut la main, à deux. On se scrute, des papillons plein les mains, on se dévisage.

 Le visage creux, le visage plein. Des yeux bleus, grands. Regard noir, je te provoque, du make up coule le long de mes joues.

 Le souvenir de mes larmes passées s’évapore en une gorgée de bière, le souvenir de mon amour coule dans mes entrailles tandis que je bois la seconde gorgée. La troisième, la quatrième ne serviront qu’à mettre nos sens en éveil, éveil de l’amour, nouveauté, renaissance, ils ne serviront qu’à magnifier la magie qui émane de l’inconnu.

  C’est sûrement cette foi indescriptible en l’avenir qui m’a attirée chez toi, qui m’enchaîne d’une bien heureuse façon. Tu regardes passer la vie à la manière d’un enfant qui tombe à la renverse devant toute chose, et pour rien au monde j’écorcherai cette innocence, si ce n’est pour qu’elle se perde au creux de mes hanches...

Tu dis que je suis l’Art. Alors joue-moi, bousille-moi, colorie-moi de milles et une manières, éclate toi face mes humeurs, explose l’éclat de mes rires en milles petites photos, expose le chagrin de mes nuits sur une feuille vierge, et lacère-la. 

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