Monstre-invisible

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Jeudi 22 décembre 2011 à 23:04

   Je me demande d’où ce manque de confiance provient.

Peut être parce que je suis la plus jeune de ma famille.

Peut être parce que je me méfie de tout, enfermée dans ma carcasse.

Peut être parce que je me perds dans les méandres de mon âme.

 

   J’ai peur de sombrer seule et déchue, d’avoir tenter et d’échouer, de ne plus savoir qui je suis, d'oublier pourquoi je suis ici. 

 Ne cherchez pas à me connaître, vous ne m'aimerez guère. Trop silencieuse pour une gueule trop marquée. Trop bavarde pour un même thème mille fois abordé. Quant à ma tristesse latente: détrompez vous. Il ne m'est jamais arrivé de grosses merdes qui causent de grands pleurs. C'est toujours passé à côté. Et je peux vous avouer que c'est encore pire: on ne peut même pas se plaindre parce qu'on se doit de plaindre. J'ai alors commencé à me plaindre pour manifester ma présence, petite égoïste que je suis. Me plaindre parce que j'aime que l'autre s'énerve de mes plaintes. Parce qu'au fond, j'ai toujours commencé par me faire haïr pour ensuite me faire aimer. Ce qui est moins drôle, c'est lorsque l'inverse se produit sans que je l'ai programmé. 

 Seulement, mon style, mon coup de pinceau et mes ratures, décryptez les. Mon seul bonheur est celui de créer. Je veux être écoutée et non pour des mots que chacun pourrait sortir. Je veux être reconnue et non pour un sourire que n’importe qui pourrait arborer.  Je me sens unique lorsque j’ai donné naissance à une œuvre. Je me sens vide lorsque je parle sans comprendre à quoi bon, lorsque je ressens de la haine sans en comprendre le sens, lorsque j’observe sans en tirer ne serait-ce qu’une émotion. Je resterai à l’ouest quand vous me saluerez de l’est. 

Je veux laisser ma trace car j’ai si peur de la mort, de l’avenir, de vous. Je veux combattre mon moi le plus sombre, celui qui baisse la tête lorsqu’il faut la lever, celui qui pleure lorsqu’il faut rire, celui qui perd le contrôle alors qu’on m’a conseillé de le garder. 

J’essaie à tout prix de m’élever, coute que coute. Mes proches me rassurent de me répéter qu’ils « sentent » ma réussite mais ce n’est que temporaire

 


  

       Pourtant, je suis certaine que si j’étais née muette, aveugle, et sourde, j’aurais sûrement moins pensé aux causalités de ce monde. Je me serai détachée de ces banalités pour forger le bonheur d'autrui et ne pas me noyer dans mon propre cinéma. Le monde est mal fait. 

Rassurez vous: je suis quelqu’un de positif. Je trouve tout le monde génial. Tous. Sauf moi. 

Au final, ce cri qui se répandra d’entre les profondeurs est un cri commun à tous les êtres qui se cherchent et qui ne se trouveront assurément jamais.
Ces êtres qui ne se retournent pas parce qu’ils savent qu'un jour ou l'autre, par leur faiblesse ou par leur force, ils reviendront.


Parce qu'on veut tous se faire aimer sans trop savoir pourquoi.




Conclusion: si vous vous reconnaissez dans ces lignes, il n'est pas trop tard. Levez la tête. Vous voyez la fenêtre? Tentez l'expérience du vide. Sensation forte garantie. 

Samedi 22 janvier 2011 à 16:54

 J’te donne la plume pour qu’tu dessines 
 
 
 
 
La plus belle ville que t’aies connue 
Le plus bel hymne que t’ai voulu 
J’te donne la plume moi j’en veux plus 
J’te donne la plume pour savoir vivre 
Parler, écrire et danser 
Pour reste ivre bien éveillé 
J’te donne la plume et mes conneries 
Garde les 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant 

J’te donne la plume pour que t’inscrives 
Perpétuellement la vie à construire 
Ce mouvement si dur 
J’te donne la plume 
Moi j’en veux plus 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant



Dimanche 21 novembre 2010 à 23:43

 Coupez !

 

Ma caméra est capricieuse et incontrôlable: elle ne veut que les grandeurs.

Elle ne veut que retranscrire la fascination que j'éprouve à ton égard, celle qui me fait trébucher à l’encontre de ton sourire, aspirant tous mes soupirs, se moquant de moi à l’ombrage de mes écrits. 

Elle ne veut que cerner le charme envoûtant de tes pas, te tendre un piège au coin de la rue, t'attribuer un cadre. De l’élan créatif coulant dans mes veines, elle te caressera.

 

Toi, relevant le défi, charmé par l’objectif, face aux spectateurs de toute une vie, petits métronomes hypnotisés par ton mystère, l’insolence de tes boucles, et l’insouciance de ton souffle, cigarette à la bouche, chargé d’émoi, des mois durant, mon moi décousu, avec un pas pour seule envie, juste mouvement de jambe pour t'étreindre du champ de ma caméra.

 

 

Elle aurait voulu te rencontrer plus tôt, ma caméra, te filmer dans tous tes états, nu, triste et déchu, te déshabiller de gêne, te faire l’amour entre deux rires, t’habiller de son désir. Si elle te couvre de honte un jour, sois assuré qu’un autre, c’est l’audace qui te sublimera.

 

Elle se jouera de toi, ma caméra, cherchant toujours à raviver la flamme. Ma caméra te tuera, sans même prendre la peine de te sauver. Egoïste, elle ne voudra susciter que ta tristesse de partir, pour toujours mieux revenir. En un plan, elle verra ton agonie dans mon exploit, elle volera l'éclat de ton rire, transpirant d'envie, tu crèveras dans ces bras blancs d’inconnues malhonnêtes mais belles, celles qu’on t’attribuera, ma caméra et moi.

 

Placée entre les deux hémisphères, elle restera mon plus grand obstacle, mon regret le plus triste, l’amante la plus terrible. L'attraction certaine, l’art au bout de mes doigts l’emportera sur l’envie de toi.

 

Rien ne nous sera permis, à part la contemplation d’un monde nouveau dans lequel tu résideras. Tragique transcendance des sens, retourne toi, encore trois pas, ne me regarde pas moi, regarde à travers l’objectif de la caméra.

 

La beauté dans toute sa splendeur. Irréversible, tête baissée, levée, les cheveux au vent ou bien coiffé, au réveil ou en soirée, je te veux pourtant, muse, mirage, dans ma peau, dans les scènes de ma vie, je veux t'aimer, là, et ici, t’attirer dans le hors champ, l’interdit, et songer à une nouvelle vie.

 

Silence, on tourne! 

Dimanche 21 novembre 2010 à 23:13

 Je cherche mais ne trouve pas.

Un arbre, une route, un banc.  

Plait-il ?

Un monument s’effondre, l’autre se reconstruit.

Vous trouverez bien votre chemin, bel inconnu, il suffit de suivre la direction qu’indique mon bras.

Non, pas ma bouche.

Ni mes yeux.

Regardez mon bras.

J’arracherai bien vos globes oculaires pour analyser vos pupilles de plus près.

Y a t il quelque chose au fond de votre bouche, un mot visqueux, un je ne sais quoi d’excitant que je pourrais happer ?

J'ai envie de me mettre une sucrerie sous la dent, sur la langue, contre mon palais.

A vrai dire, je vous mangerai bien, la peau repoudrée d’épices.

Eveil des sens.

 

Je viens tout juste d’éteindre ma clope, veux déjà en rallumer une autre. C'est un problème?

Ah, du feu. Je n'en ai jamais car je suis hautement inflammable.

Vous êtes direct, dites moi, belle qualité, mais pour me fourrer le fion, il faut me faire rire. Beaucoup. 

Jusqu'à ce que ça me prenne aux tripes et m'enserre. Quand je serai morte, démenez vous avec mon corps. 

Mais ramenez moi en bon état, sans cicatrice au niveau du sein gauche, je vous prie.

L'Amour Tue, assurément.

Je vous assure, je ne suis pas folle. Une preuve?

Je vous tiens, vous me tenez, par la barbichette…

 

Tu ?

Tu es beau.

C’est vrai que ça sonne mieux.

Tu dois partir?

Faire quoi?

Ton visage accueille merveilleusement bien les rayons de soleil.

C’est le long de ma rétine qu’ils roulent en ce moment, les rayons.

Ce sera bientôt le long de mes joues si tu t’approches encore un peu.

D’un pas sensuel.

Au final, ce sera tout mon être qui clignotera « stop me », « go ahead», « stop me », du rose en arrière fond, le rosé fonde la vie, grisée de bonheur comme la grillade du barbecue, frétillante comme les frites du crous, sautillante comme une saucisse dans trop d’huile.

Oui, bien sûr que les saucisses sautillent.

Dommage qu'il pleuve.

Si j’ai faim ?

Ca se voit tant que ça ?

C’est ton corps qui me met l’eau à la bouche.

Je dois boire.

C’est quand je suis déshydratée que je dis ce genre de conneries.

Faut que tu m’arrêtes.

De l’eau?

Ta voix me déjà fait l’effet d’un alcool fort.

C'est toi qui demande?

C’est quand qu’on avance ?

C’est moi qui commande ?

Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette…

Attends on recommence (le contact de ma main sur ton menton m’enivre et m’intimide).

 

Je ne suis qu’une grande enfant.

Qui se retient de rire quand on l’engueule.

Qui vend du rêve non remboursable.

Qui provoque encore des crashs d’avions en papier en classe.

T’es pas drôle, tu ries trop vite.

Joue pas à ça avec moi.

Quelle heure est-il ?

Tu m’amènes où ?

Il est déjà tard, le soleil se couche, il pleut toujours autant.

Tu me rallumes une clope s’il te plait ?

Ah.

On est resté assis tout ce temps ?

J’ai cru qu’on était parti très loin.

 

Gloups ! Une pile duracel dans l’estomac.

Compacte, c’est quand que je me transforme en lapin rose ?

Adrénaline.

Féline.

Cocaïne, you’re my cocaïne.

Le chemin ?

Droite, gauche, au fond, encore tout droit.

Je crois.

Gauche, droite…

Nuages, je dois déposer mes pieds à terre.

Là, ici, maintenant.

Tu iras par là.

J’irai par ici.

Maintenant.

Si on se reverra ?

Peut être jamais, en fin de compte.

Au plaisir, que le hasard se charge de nous éteindre.

Etreindre, pardon.

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