Monstre-invisible

?

Lundi 25 avril 2011 à 21:50



 
L’envie qu’il pleuve sur ta peau

Comme l’amour qui me consume

Les gouttes proches des maux

Rient tandis que tu me fumes

Dimanche 31 octobre 2010 à 23:37

 Je regarde ces petits faisceaux de lumière, je les entendrais presque me murmurer de partir. Mais je bois quand même, je bois à la passion adolescente de nos jours heureux. 

La musique lie mes chevilles à ce sol rempli de mensonge, lie mes mains à ce mur empli de trahison. Je relève ma tête, où suis-je, qu’ai je fais, que dois je faire encore ?

 Le serveur m’a donné son numéro. « A la plus belle », disait il. Il s’est souvenu que le DJ l’avait aussi. Je suis un alcool. A consommer avec tendresse. Enveloppe moi et glisse moi des mots doux entre les seins.  

 Sur le fil, je danse. Seule. Succession de mouvements hasardeux et nœuds dans les cheveux. Caprice d’enfant perdu à la recherche d’adultère, d’éternel et de mystère, rêve brisé par l’âge, tristesse qui se loge entre les rides, joie qui love entre les dents, je croque dans ton cou et je caresse la vie, rien ne m’effacera, rien ne m’atteindra, à part la cendre de tes pas.

Je voudrais éteindre cette cigarette sur ta main, ne plus songer à ta peau, voile fragile, ne songer qu’à moi, à ma protection, ma fade carcasse, mon petit cocon. Alors je m’écroulerai sur le sol, pour que tu m’embrasses. Je sauterai d’un pont, pour que tu m’aimes. Et je prendrai ces cachets, pour que tu m’oublies.

Je m’écrase dans cette prose insignifiante, je voudrais pleurer mais ne trouve pas de cause, je voudrais tomber mais ne trouve pas de bras, je voudrais mourir mais ne trouve pas de tombe.

 

Hier, les gens disaient que je suis belle, demain, ils diront que je suis laide d’avoir vieilli si vite, de ne pas avoir profiter assez de la passion adolescente de nos jours heureux. J'aurais aimé partir, mais je bois.

Gorgée par gorgée.

Je bois à la tristesse des jours passés.

Jeudi 23 septembre 2010 à 13:57

C’est drôle comme notre relation a changé.

On se provoquait incessamment, agressifs. On mordait toujours nos recoins de cœur et de sensibilité pour se prouver que le faible, c’est l’autre. J’avais longtemps cherché un adversaire à ma taille. Quand je t’ai trouvé, toi et ton cœur déchu, toi et ton allure de salop, je me suis prise au jeu. Je ne me doutais pas du danger que tu allais représenter au départ, transformant ma vie en un vaste champ de bataille. Tous mes espoirs, tu les avais vaincus, toutes les joies, tu les avais détruites, et c’est moi qui me relevais tout de même pour te regarder en face.

 Aujourd’hui, tu étais changé. On s’est posé comme des gamins sur un banc. On parlait sans mâcher les voyelles, on regardait le ciel comme une entité supérieure, ne prenant même plus la peine de vouloir l’affronter. Nos regards plein de tendresse et de méfiance s'écrasaient sur nos joues comme des petites sucreries, ils fondaient le long de nos joues. On a même pas pris la peine de les essuyer. On parlait comme des inconnus qui se rencontrent, qui se découvrent, on riait comme des adultes qui veulent oublier qu’ils ont grandis trop vite.

Pour une des premières fois, tu me voyais comme j’étais vraiment.  J’ai laissé tomber l’armure. Tu as laissé tomber ton mouvement de recul. 

Tu m’as laissé parler. Tu regardais mes lèvres par moment. Ton regard s’est fait très tendre quand tu m’as dit que mon discours partait dans tous les sens, que je ne finissais jamais mes phrases. Je continuais de parler, en bougeant très vite les lèvres, en riant très fort de mes propres conneries, en bougeant incessamment les mains.

J’ai été prise sur le fait, tu ne m’as pas laissé le temps de marquer un silence. C’était un mouvement doux et spontané à la fois, un mouvement en avant trop rapide pour pouvoir se préparer à dégainer. Ton baiser m’a surprise, je ne m’y attendais pas. Il m’a désarmé d’un coup, mis à nue.  

 

Jeudi 23 septembre 2010 à 13:33

 Silence.

 On reprend ?

 On courre après nos espoirs pourris, on les attrape haut la main, à deux. On se scrute, des papillons plein les mains, on se dévisage.

 Le visage creux, le visage plein. Des yeux bleus, grands. Regard noir, je te provoque, du make up coule le long de mes joues.

 Le souvenir de mes larmes passées s’évapore en une gorgée de bière, le souvenir de mon amour coule dans mes entrailles tandis que je bois la seconde gorgée. La troisième, la quatrième ne serviront qu’à mettre nos sens en éveil, éveil de l’amour, nouveauté, renaissance, ils ne serviront qu’à magnifier la magie qui émane de l’inconnu.

  C’est sûrement cette foi indescriptible en l’avenir qui m’a attirée chez toi, qui m’enchaîne d’une bien heureuse façon. Tu regardes passer la vie à la manière d’un enfant qui tombe à la renverse devant toute chose, et pour rien au monde j’écorcherai cette innocence, si ce n’est pour qu’elle se perde au creux de mes hanches...

Tu dis que je suis l’Art. Alors joue-moi, bousille-moi, colorie-moi de milles et une manières, éclate toi face mes humeurs, explose l’éclat de mes rires en milles petites photos, expose le chagrin de mes nuits sur une feuille vierge, et lacère-la. 

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