Monstre-invisible

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Jeudi 10 février 2011 à 14:30

 J’ai perdu la notion d’amour d’un coup, le goût amer d’une rancune injustifiée, l’insatisfaction d’un baiser sans retour.

A l’inverse, je construisais tout un empire à Marie Jeanne. Je m’inspirais tout en expirant ma rancœur, j inspirais sa peau à l’allure floue en lui faisant la cour.

Je me suis faite plus d’amis parce que j’ai tourné et retourné mon bonheur comme une sorte de partage divin.  Je devins Jésus sans la barbe, Bob Marley sans le son, Kerouac sans la plume.

Je me complaisais dans cet univers où les monuments les plus imposants semblent se mouvoir dans l’air du temps. Je tissais les dernières minutes passées avec Marie Jeanne avec l’impatience qu’elle revienne.

Elle est revenue, et elle m’a plu autant que le premier jour, l’oxygène se confondant à ces pas et mon sourire se confondant à son baiser.

Je continuais mon chemin sans me retourner, je devenais de plus en plus désinvolte. Et les gens adoraient ça. On ne me cernait pas, on me redemandait. On me faisait la morale parfois aussi. Mon regard se perdait dans le vide à ces moments là, je savais. J’étais consciente que Marie Jeanne était dangereuse. Elle restait interdite et moi très lucide.

Je devenais très belle, un collier de nonchalance enserré au cou. Je suis devenue très sociable, très tendre, je ne haïssais plus le monde, je l’étreignais. Et dans mon étreinte, je tuais. Je suis tombé dans une sorte de coma émotionnel, plongée dans l’effervescence musicale. Marie Jeanne était ma seule faiblesse, mon seul désir, mon seul amour.  Ma nouvelle muse. Je ne m’empêchais même plus de penser à quelqu’un, puisque ce quelqu’un n’était personne.

Ce qui était autrefois ma hantise  (baiser sur ma tombe sans même que je puisse participer) devint mon rire. Je riais à tout, à tous ces baisers non rendus, à tous ces regards tournés vers moi, à toute cette douceur angélique trompée par la réalité. Si Marie Jeanne existait, je lui aurais offert une hymne, je lui aurais offert tous les rires de mon vécu.

Au fil du temps, on m’informait de mes victimes, que je dénommais avec humour les « Nikita ». Une amie connaissait mes déboires, je l’aimais parce qu’elle était indépendante. Elle n’avait pas besoin de moi. Je me suis jurée d’écrire un livre « Nikita 3000 ».

Pourtant, je vous assure que la fascination que j’inspirais à certains ne reposait absolument sur rien, peut être les refus qu’ils essuyaient d’un revers. 

Qui ne désire pas l’intouchable ?

Qui me changera ?

Mon comportement devint très masculin, je me contentais de sourire à la caméra. Je provoquais l’objectif d’un magnétisme sans faille, sans me confondre aux coulisses.

Marie Jeanne m’a peut être faite grandir. Ou peut être est-ce l’inverse : j’étais grande quand Marie Jeanne est arrivée. Elle m’a révélée.

J’appelais ça vivre - s’en foutre. Observer les minutes défiler en cernant tous les petits détails qu’on ne percevrait pas sans l’amour de Marie Jeanne. Elle m’ouvrit les sens: tandis que mes mains partaient à l’encontre d’une peau douce et agréable, je voyais la larme qu’on tente de cacher ruisselée sur une joue, j'en sentais le parfum sucré, le goût subtile de Marie Jeanne sur la langue, j'en écoutais le crépitement.

Avant Marie Jeanne, j’étais la poupée d’une foule de fous qui me tordaient le cœur. Depuis Marie Jeanne, je suis devenue ce mec immonde qui se permet d’oublier de répondre à vos textos, celui qui drague sans le savoir, celui qui trépasse les anges sur son passage. 

Jusqu’à ce que je comprenne que je n’avais que d’yeux pour elle, elle qui m’avait fait gouter Marie Jeanne et rendue fidèle comme la plus pieuse des nonnes.

Jeudi 10 février 2011 à 14:13

 

Mon cœur explose, toutes les émotions de ces derniers mois remontent, enfumées par la cavale de la vie.

C’est bien pour vous, vous qui vous obstinez à venir sur ce foutu blog alors qu’il est au point mort, que j’apprends à nouveau à mes doigts l'art de produire le déluge.

Je m’excuse par avance pour toutes les longueurs de ma plume, toutes les incompréhensions qu’elle révèle et tout le malaise qu’elle reflète.

Si je n’écris plus, c’est pour ne plus dramatiser. 

Baudelaire n’aurait sûrement pas recueilli d’un tel zèle les Fleurs du Mal, s’il n’avait pas encensé son malheur, magnifié ne serait-ce qu’un peu l’amour qui le tourmentait, parcouru les saisons en attendant constamment le retour du printemps.

Bien sûr que j’ai écrit depuis tout ce temps.

Un texte.

Un seul.

Bien sûr que ça me manque. Hier, j'ai ri avec l'appréhension de demain, je m'éveille aujourd'hui sans la peur d' estomper les peines d'hier.
L'envie d'aimer sous le bras, j'observe nos hantises en m'amusant avec.
L’enchantement des spectateurs provient du bouillonnement intérieur de l’acteur.  Vous êtes les spectateurs, je suis l’actrice, les coulisses sont mes songes.  Je suis votre marionnette, tenez les fils, je vous prierai presque de ne pas les lâcher.   
Monstre invisible. Derrière vous. Ou devant? Je veux danser sur les braises, serez-vous mon cavalier? 

 

Merci de venir encore et encore, de croire que je vais reprendre, d’avoir raison d’être si borné.

Au final, merci de croire en moi.

Samedi 22 janvier 2011 à 16:54

 J’te donne la plume pour qu’tu dessines 
 
 
 
 
La plus belle ville que t’aies connue 
Le plus bel hymne que t’ai voulu 
J’te donne la plume moi j’en veux plus 
J’te donne la plume pour savoir vivre 
Parler, écrire et danser 
Pour reste ivre bien éveillé 
J’te donne la plume et mes conneries 
Garde les 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant 

J’te donne la plume pour que t’inscrives 
Perpétuellement la vie à construire 
Ce mouvement si dur 
J’te donne la plume 
Moi j’en veux plus 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant 

Voilà une heure que je t’attends 
Voilà mon cœur prudence en sortant 
Compter les heures depuis longtemps 
Est revenu mon cœur déposer en sortant



Mardi 11 janvier 2011 à 19:47

 

Pourquoi venez-vous encore alors que je n'écris plus pour vous? 




Dimanche 12 décembre 2010 à 16:48

  Je suis inintéressante. Moche. Et en plus, je ne sais même pas me mettre du vernis.

J'aime me plaindre. Je bois beaucoup, je fais semblant d’écouter les gens pleurer quand je rie. 

Je trébuche souvent, perd les choses les plus chères, m’en veux incessamment pour des fautes multicolores qui me donnent à écrire.

Je vis à travers une bouteille, malgré ma vision réduite, je reste ouverte. Sur tous les plans. Je survis, les envies vissées aux creux de mes coudes, mes peines lovées dans le bordel de mes boucles. 

La route ne me fait pas peur, je traverse sans regarder, j’ai des tendances suicidaires irréprochables. Ne venez pas me chercher en enfers. L’idée ne vous ai même pas venue à l’esprit, n’est ce pas ?

Je fume beaucoup parce que j'aime la fumée qui s'enroule autour de ma cigarette et danse avec le vent, je fourre le tabac dans de la peau, les cendres tombent de mes mains nues, je ne sais pas ce que je vais devenir. 

Mon univers est très triste, j’écris comme une adolescente en pleine crise, le soleil me brûle les entrailles, brille autant que la cuvette de mes toilettes.18 ans. J’ai déjà 18 ans. Et je ne suis toujours rien, j’avance sans compter mes pas, sans décompter le temps qu’il me reste, sans décanter toutes les larmes de mes souvenirs. Vous voulez pas le faire pour moi?

Je chie des mots en blanc, je vends des mots au noir, j’arrache des voyelles de ton cœur, qu’il se batte !

A trente ans, je serai célibataire. Endurcie par toute la méfiance que je fonde sur l'observation de vos conneries. Mais ne t’approche pas avec ta tendresse pourrie, ça me donne la gerbe. Gifle moi, rends moi vivante! Je suis triste, donne moi à boire. Tu ne veux pas de moi ? Si tu m’aimes, moi non plus.

On ne m'aime pas, moi. Si c'est le cas, on en a honte. On pense que j'en ai pas besoin, on est impressionné par mon regard noir. On me baise, plus tard dans la nuit, en cachette. 

J'obtiens toujours ce que je veux, si vite que ça m'étonne. Je charme parce que je ne veux pas qu'on s'aperçoit qu'en réalité, je ne suis qu'une pauvre fille comme bien d'autres. Je détruis l'amour, construit des orgasmes, osmose de vos organes. Je vois des étincelles un peu partout, surtout dans les moments où je mens, à savoir toujours. Je rie beaucoup pour masquer ma gêne, ma honte, couvrir le silence, voiler ma haine. Je rie parce que j’ai un beau sourire, paraît il. On aime tous les belles choses. 

Insolence, insolence, ton regard n’est qu’insolence. Si je me défonce, c'est pour tout oublier. Je me retrouve alors comme une enfant, les premières sensations refont surface, je ne sais plus marcher droit, je demande le chemin, ce que c'est, qui je suis, pourquoi on meurt, et surtout pourquoi tu existes. 

J’ai de très hauts critères envers moi-même et ne fais pourtant aucun effort. Je me lave tout de même bien les dents avec du savon et les pieds avec du dentifrice, je ne comprends pas pourquoi la terre tourne autour du soleil et pas de moi. 

Vous voyez comme je suis détestable. Mais vous ne verrez rien quand vous fumerez une clope avec moi demain, et si je vous écrase le pied avec mon talon, j'accuserai le voisin. Parce que son assiette est toujours la plus belle et que la mienne est vide depuis longtemps.
 

Je suis lâche, je prends, entreprends, tord tout ce qui passe sous ma main, ne finis jamais vraiment. Vous regretterez de m’avoir rencontré un jour ou l’autre.

J’ai envie de crier, et pourtant… J’écris.

Mal.

Je me mets en boucle Melancoly Hill, mon cerveau en a marre et m’ordonne d’arrêter, mon index continue d’appuyer sur la touche « revoir la vidéo ».

Je me fais chier moi-même. J’aime le monde et le monde me hait, je le sais. Je le sens et ça empeste.

En si peu de temps, j’ai foiré tant de choses.

Je suis désolée madame, je ne lécherai pas vos bottes Guess, Prada ou Jmelapète. Je vous enculerai plutôt. Mais gentiment. Parce qu’on nous apprend à être gentil. Parce que vous ne doutez sûrement pas combien de putes nous entourent sans même être à Pigalle. Moi dans le top ten, forcément.

Peace les gens, je vous pisse sur la raie qui ordonne vos beaux cheveux.


(Et vous présente mes plus plates excuses, pour avoir volé l'éclat de vos yeux et 5 minutes si précieuses de votre vie.)

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